Fondatrice de l’Hôtel-Dieu de Montréal, Jeanne Mance est baptisée le 12 novembre 1606 à Langres en Champagne. Probablement impliquée dans le soin aux malades, elle s’intéresse à la Nouvelle-France à partir du printemps de 1640. En visite à Paris durant la même année, elle fait la connaissance d’Angélique Faure, veuve de Claude de Bullion, qui l’incite à fonder un établissement hospitalier en Nouvelle-France. En avril 1641, on retrouve Jeanne Mance à La Rochelle, prête à s’embarquer pour le Nouveau-Monde. Elle y rencontre alors Jérôme Le Royer de La Dauversière qui lui offre de devenir l’économe et l’infirmière du groupe qui doit s’établir dans leur seigneurie de Montréal.
Au mois de mai, deux vaisseaux ayant à leur bord Chomedey de Maisonneuve, Jeanne Mance ainsi que 40 colons quittent le port en direction de la Nouvelle-France. Après une traversée de trois mois, le navire où se trouve la nouvelle associée de la Société Notre-Dame-de-Montréal atteint Québec en août 1641 alors que celui de Maisonneuve n’accoste qu’en septembre en raison de tempêtes.
Après un hiver passé à Québec, les Montréalistes remontent le Saint-Laurent et atteignent l’île de Montréal le 17 mai 1642. Le lendemain, ils fondent Ville-Marie. Jeanne Mance se met alors à l’œuvre et fait construire un hôpital en 1645. Les temps sont difficiles car la petite colonie est constamment attaquée par les Iroquois. Maisonneuve passe en France pour recruter une centaine d’engagés grâce à une somme prévue pour l’Hôtel-Dieu. Désignée sous le nom de Grande recrue, l’arrivée de ce groupe en 1653 permet à Montréal de survivre. Six ans plus tard, Jeanne Mance se rend en France en vue de ramener trois Hospitalières de Saint-Joseph pour l’Hôtel-Dieu. Pour en défrayer les coûts, elle reçoit 20 000 livres de Madame de Bullion pour l’entretien des trois religieuses. L’acte notarié est signé à Paris le 29 mars 1659 devant les notaires Marreau et Lefranc (voir document ci-dessous) . La fondation est acceptée par les religieuses en juin de la même année. Malheureusement, comme l’argent avait été remis à La Dauversière qui meurt endetté, la somme est saisie et se retrouve dans le trésor royal.
Après le départ du gouverneur de Montréal et bien que périodiquement en conflit avec l’évêque de Québec, Mgr François de Montmorency Laval, Jeanne Mance continue d’œuvrer à l’Hôtel-Dieu de Montréal avec l’appui des Prêtres de Saint-Sulpice. Celle que l’on peut aussi considérer comme la cofondatrice de Montréal s’éteint le 18 juin 1673.
***
Cette pièce d’archives tout comme une autre concernant Chomedey de Maisonneuve sont achetées par la Ville de Montréal en septembre 1941 du collectionneur G.T. Harwood au prix de 800$, à l’aube des célébrations du tricentenaire de Montréal. Avant leur transfert dans les chambres fortes des archives municipales en 1997, elles étaient conservées à la Bibliothèque de Montréal.
Pour lire cet acte notarié en format pdf, veuillez cliquer sur l’image ci-dessus ou sur le lien suivant Jeanne Mance maintient l’Hôtel-Dieu grâce au don de 20 000 livres de Madame de Bullion (1659).
(texte de Mario Robert publié dans MTL le 6 novembre 2006)
RÉFÉRENCES
- Biographie de Jeanne Mance par Marie-Claire Daveluy dans le Dictionnaire biographique du Canada, volume I.
- Jeanne Mance sur le site Femmes à l’honneur : Leurs réalisations de Bibliothèque et Archives Canada.
- Mémoire de Jeanne Mance à Langres par Éric Thierry dans le site Encyclopédie du patrimoine culturel de l’Amérique française.
- Jeanne Mance sur le site de l’Association Langres-Montréal.
- La folle entreprise, sur les pas de Jeanne Mance, site du film d’Annabel Loyola.
DOCUMENTS ET OBJETS
- Inventaire des biens de Jeanne Mance, 19 juin 1673. Centre d’archives de Montréal, CN601,S7, Fonds Cour supérieure, District judiciaire de Montréal, Greffes de notaires, Bénigne Basset dit Deslauriers, 41 images sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
- Acte de dépôt du coeur de Jeanne Mance, 19 juin 1673. Centre d’archives de Montréal, CN601,S7, Fonds Cour supérieure, District judiciaire de Montréal, Greffes de notaires, Bénigne Basset dit Deslauriers. 2 images sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
- Testament olographe (16 février 1672) et codicille (27 mai 1673) de Jeanne Mance, 16 février 1672-27 mai 1673. Centre d’archives de Montréal, CN601,S7, Fonds Cour supérieure, District judiciaire de Montréal, Greffes de notaires, Bénigne Basset dit Deslauriers. 3 images sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Testament de Jeanne Mance, 3 juin 1669, paraphé par Bénigne Basset dit Deslauriers le 19 juin 1673.
Centre d’archives de Montréal, TL313,S1,Collection Documents d’administration publique et judiciaire et pièces à conviction rassemblés par les officiers de justice, Contrats sous seing privé sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec. - Procès-verbal d’arpentage résultant du partage du domaine de l’île de Montréal appelé vulgairement la Grange, dans la seigneurie de Montréal. La présente pièce concerne directement: le Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal, seigneur et propriétaire de l’île de Montréal; Jeanne Mance, administratrice de l’Hôpital (Hôtel-Dieu) de Montréal (arpenteur Jean Guyon), 1er juin 1672. Centre d’archives de Québec, CA301,S21, Fonds Cour supérieure, District judiciaire de Québec, Greffes d,arpenteurs, Jean Guyon. 6 images sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
- Signature de Jeanne Mance tiré des registres du Conseil Supérieur, 11 août 1667. Centre d’archives de Québec, P1000,S3,D1367, Collection Centre d’archives de Québec, Documents textuels. 1 image sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
- Plaque commémorative de la mort de Jeanne Mance, Inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France
- Plaque comémorative du 350e anniversaire de l’Hôtel-Dieu, Inventaire des lieux de mémoire de la Nouvelle-France
This page has the following sub pages.
je n’ai pu trouver la version française de ce qui suit,
je cherche la source de ce texte de Lucien Campeau
It is important to update the demographic growth. Since there were few
women, Jeanne brought some back with her: Marie Soulinié, a young 24 year old
widow, Marie Chedville, 17, and Catherine Delavaux, 29. Three couples seem to
have been on that same trip: Pierre Dagenais and his wife Marie, whose maiden
name is unknown; Claude Prud’homme and Isabelle Aliomet, the parents of Louis
Prud’homme, a former workman in Montreal who was returning to settle there;
Jean Boudart and Catherine Mercier. The parent couple of Prud’hommes would
return to France.
Lucien Campeau : »The Jesuits and Early Montreal » page 103
Bonjour,
Nous croyons que le texte français est le suivant :
Cliquer pour accéder à historique.pdf
Christian Leboeuf
Quelle est la marche à suivre pour avoir accès à une copie du document: Acte de dépôt du coeur de la demoiselle Jeanne Mance
Bonjour,
Comme vous l’avez certainement vu en cliquant sur le lien, le document se retrouve à Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Vous pouvez les contacter à partir de leur site web http://www.banq.qc.ca
Vous pouvez aussi imprimer le document à partir du lien puisque que le document est disponible en version numérique sur le site de BAnQ.
Cordialement
Mario Robert
Chef de la Section des archives
Direction du greffe
Ville de Montréal